Jérôme Bourlet : Que d’espoirs en ce mois de mars 2008, où nous avons été élus avec la liste « vivez Saint-Pierre ».

Avec entrain, je pensais pouvoir réaliser ces petites choses qui nous sont utiles et qui semblent toujours absentes dans notre village. Pour répondre à ces besoins, je devins adjoint aux travaux à la commune, et conseiller communautaire de saint-pierre à la communauté d’agglomération Seine-Eure.
Très vite en action, j’ai réglé les derniers détails pour réaliser la rue du Val au Queu, et j’ai lancé dans la foulée les études de géomètre sur l’île du bac. Mais déjà le maire de saint-pierre ne suivait pas le rythme et bloqua plusieurs projets :
  • un trottoir, rue de Paris ;
  • la mise en sécurité de la rue de la gare ;
  • l’étude de l’éclairage nocturne de Saint-Pierre ;
  • et, ce qui fut le coup de grâce : l’annulation du projet de revalorisation des bords de Seine.
Dois-je parler de la création du centre de loisirs à laquelle Benoît Geneau s’est attelé sitôt élu ?
Il a été la première victime de cette concentration des pouvoirs. Tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme, mais qu’en a-t-il fait ? Rien, ou pire.
A l’Agglomération, j’ai réussi à arracher la décision de refaire le chemin entre saint-pierre et Lormais sur la commune de Heudebouville.
A l’Agglomération encore, la majorité des élus m’a fait l’honneur de m’offrir des responsabilités sur l’aménagement de notre territoire en me nommant rapporteur de la commission aménagement et président du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale), qui structure et organise notre Agglomération au niveau de son urbanisme, de ses transports, de son développement économique et, enfin, de son environnement.
En juin 2009, soit un peu plus de un an après notre élection, M. le maire, A. Loeb, a fait voter le retrait de mes délégations et représentations lors d’un conseil municipal.
Depuis cette date, sans aucune honte, mais avec quand même l’amertume de ne plus pouvoir accompagner le développement de notre commune, je fais partie de l’opposition. Et nous poussons tous ensemble pour faire avancer les projets pour notre commune. Et nous nous heurtons à un mur. Rien ne doit changer, même ce qui tombe en décrépitude.
Au niveau de l’agglomération, le président Franck Martin m’a aidé à rester président du SCoT. Il m’a renouvelé sa confiance devant le travail effectué, et le sens du consensus qui régnait dans les réunions que je présidais. Je suis resté président de cette structure jusqu’en décembre 2012.
Dans la commune, par contre, depuis cinq ans, nos propositions sont écartées. Nous ne sommes pas écoutés, et il ne nous reste qu’à nous opposer à des décisions totalement impréparées, qui ne suivent aucune logique, aucune cohérence. Des lubies, vite oubliées d’ailleurs.
Alors, oui : Je m’oppose à des engagements financiers irréfléchis.
  • Et je m’oppose encore aux sanctions injustes prises contre le personnel ;
  • je m’oppose à un mode de fonctionnement qui n’a de démocratique que le nom ;
  • je m’oppose à l’opacité de la gestion et de la politique de notre maire : abus de huis-clos, impossibilité d’obtenir les documents publics, ni même les comptes de la commune.
Depuis quatre ans, je propose la conciliation en demandant d’être associé à un travail de commission. Cela, au moins, aurait pu permettre un échange constructif en vue de la préparation des décisions de la commune.
Si la réponse au départ laissait de l’espoir, elle ne consistait en réalité qu’à faire passer le temps. Aucune rencontre, aucun travail en commun n’a jamais été possible. On regarde voler les mouches.
C’est aujourd’hui l’heure du bilan : j’accuse la majorité de notre commune de n’avoir rien fait. Sur l’ensemble des votes, elle fut toujours majoritaire, ne fût-ce que d’une voix. Car même si cette voix ne se fait guère entendre, elle compte.
Jamais l’opposition n’a pu empêcher quelque décision que ce soit. Ils ont pu faire ce qu’ils voulaient. Ils n’ont rien voulu ? Ils n’ont rien fait.
Si rien ne s’est réalisé pendant ce mandat, la faute en revient donc entièrement à notre maire. Sans cap, sans idée, il a été incapable tout au long de ces six années de mettre en musique le programme pour lequel il fut élu.

Laetitia Sanchez : dérive autoritaire et.. inaction.

En mars 2008, la liste « Vivez Saint-Pierre ! » a été élue avec un programme ambitieux et réalisable, élaboré de façon collective par la future équipe municipale.
Oui, les atouts de notre village sont nombreux : avec ses commerces et ses commerçants dynamiques et accueillants, ses 2 écoles, ses nombreuses associations, sa situation en bord de Seine, un pont qui relie les deux rives, sa gare, la réserve urbanisable du site Labelle située en plein coeur du village. les projets ne manquaient pas pour mettre en valeur et développer ces atouts de notre commune. Et la volonté était là.
Projet collectif, volonté affichée de travailler en équipe, l’espoir était grand de mener rapidement à bien plusieurs projets phares.
Alain Loëb nous a demandé de lui accorder notre confiance, arguant de sa disponibilité de retraité. Il promettait alors d’être l’animateur d’équipe, et, surtout, de partager les tâches et les responsabilités. Notamment avec ses adjoints : moi-même, Benoit Geneau et Jérôme Bourlet.
Alors très vite, nous avons commencé à travailler.
Chargée de la communication et de la vie du village, j’ai travaillé à la mise en place d’un nouveau site internet, avec nono, à la publication trimestrielle de bulletins municipaux, à remettre en place avec les habitants des fêtes du village. On a fait la kermesse et un concert avec les écoles, suivi d’un repas canadien qui rassemblé toutes les générations du village. Avec Eric, on a fait le feu de la Saint-Jean aux Longchamps. Puis il y a eu la Saint Foutin au Vieux Rouen, le marché de Noël rue Grande, avec la nouvelle union commerciale… La vie repartait !
Pendant ce temps, Jérôme Bourlet faisait l’audit des consommations énergétiques des bâtiments municipaux ; montait un dossier de chantier du patrimoine pour la restauration de l’église ; montait le dossier de demandes de subventions pour l’aménagement des berges de Seine, en alliant sports, loisirs, et mise en valeur de l’environnement.
Benoît Geneau, lui, rencontrait le personnel et travaillait à la mise en place d’un centre de loisirs intercommunal pour structurer et développer l’offre périscolaire, notamment le mercredi.
Nous avons été élus en mars 2008. Et c’est dès l’été suivant, après seulement quelques semaines aux responsabilités, qu’Alain Loëb a commencé à entraver le travail de Benoit Geneau sur le centre de loisirs.
Et à la rentrée, en septembre, cela a continué de se dégrader.
Par solidarité avec mon collègue, et néanmoins ami, j’ai démissionné de mon poste de première adjointe en décembre : il devenait impossible de continuer à faire la communication d’un maire qui remettait en question la totalité des projets de notre programme.
Au mois de juillet suivant, c’était au tour des 2 autres adjoints de se voir retirer leur délégation. Le maire nous plaçait de fait dans l’opposition. Nous avons cependant choisi de rester conseillers municipaux. Pour continuer à porter les projets de la liste de 2008, pour continuer à questionner, à proposer aussi. En vain.
Le maire s’est enfermé dans l’exercice solitaire du pouvoir. Aucune information ne circule. Les commissions ne se réunissent pas. Les projets sortent du chapeau… puis sont abandonnés, faute d’être portés.
D’autres démissions ont suivi, au fil du mandat (Eric Delahaye, Chantal Clément, Jorge Pinto).
Le résultat est qu’à vouloir reprendre seul tous les dossiers, rien n’a été réalisé des promesses de campagne de 2008. Comme le disait Jorge Pinto au moment de sa démission en 2013 : «Tu prends une photo en 2008, tu reprends une photo du village en 2012, on a fait quoi ? Voilà. C’est tout.»
Hormis quelques réfections de chaussée par la CASE, aucune ambition n’a permis de faire évoluer le village.
Pire, les fermetures se sont accumulées.
En 2008, alors que nous avions organisé une rencontre avec Guillaume Pépy, président de la SNCF, le maire accepte avec fatalisme la suppression de la plupart des arrêts de train en gare de Saint-Pierre du Vauvray.
Au fil des années, le centre bourg s’est dégradé, avec plusieurs fermetures de commerces, des trottoirs impraticables, un plan de circulation anarchique, la fermeture de deux classes aussi.
Aucun projet d’habitation ni d’aménagement n’a vu le jour, à part celui de la rue Fossé-Cave, initié par Pierre Clérout.
Des projets ont été évoqués, mais jamais concrétisés : c’est le site Labelle, et les berges de Seine, et même les terrains de tennis et de basket sont laissés à l’abandon. Nous parlons d’un projet intelligent de « papy-loft » en centre de village, nous votons la préemption, la CASE nous présente dans son étude urbaine « le projet immobilier le plus abouti », et… c’est aujourd’hui un garage.
Les associations sont divisées, certaines sont favorisées, d’autres vilipendées, et là aussi les démissions se sont succédé.
Aujourd’hui Saint Pierre a besoin de retrouver du souffle et de la sérénité. La confiance et la convivialité doivent être restaurées. Les projets doivent être discutés avec la population, dans des commissions ouvertes, dans des conseils municipaux participatifs.
Pour nos enfants et pour nos anciens, pour nos logements, pour nos déplacements, pour l’école, pour nos commerces, faisons preuve de volonté. Agissons.

Pierre Denis : la vie, c’est pas du cinéma…

Quand nous avons commencé la campagne il y a 6 ans, c’était « L’aventure c’est l’aventure »Laventure-cest-laventure pour de nombreux conseillers dont je faisais partie. Nous avons travaillé au projet que nous voulions présenter aux Saint-Pierrois, puis nous avons été élus.
Dès les premières semaines, j’ai bien senti que tout cela ne serait pas « Un long dimanche de fiançailles »long_dimanche_de_fiancailles. Très vite, Monsieur le Maire a changé d’attitude vis-à-vis de ses associés et il a escaladé seul « Les marches du pouvoir »les-marches-du-pouvoir.
Il est de notoriété publique qu’il briguait le poste depuis un certain temps et il n’a pu contenir ce qu’il est convenu d’appeler « L’ivresse du pouvoir »ivresse-du-pouvoir sans se soucier du programme établi et de la méthode choisie pour l’appliquer.
Quant à moi, ce fut très simple ; il m’a ignoré, ne m’a jamais écouté ni fait confiance.
Il y avait pourtant des dossiers pour lesquels je n’étais pas moins compétent que les autres ; l’organisation des nouveaux rythmes scolaires étant le dernier d’entre eux. J’ai pourtant été patient, mais devant les incohérences du personnage, je me suis aperçu qu’« Un éléphant, ça trompe énormément »un-elephant-ca-trompe-enormement. J’ai donc rejoint les conseillers d’opposition : « Les infidèles »les-infideles diraient certains, de moins en moins nombreux soit dit en passant, titre qui ne me plaît guère et que je remplacerais volontiers par « Les insoumis »les-insoumis, plus combattif, plus expressif, plus significatif, moins décoratif…
Vous l’aurez bien compris, « La vie n’est pas un long fleuve tranquille »la-vie-est-un-long-fleuve-tranquille au conseil municipal de Saint-Pierre. Soyons complaisants et comparons nos conseils municipaux à « La zizanie »la-zizanie ou « Chronique d’une cour de récré »Chroniques-d-une-cour-de-recre voire même à « Certains l’aiment chaud »certains-l-aiment-chaud. Aucune méthode, pas de dynamique de groupe, aucune vision pour notre village, nous avons navigué « En eaux troubles »en-eaux-troubles alors que nous avions rêvé de « La Route de Madison »sur-la-route-de-madison .
Quant aux investissements réalisés pour notre village, c’était « Touchez pas au grisbi »touchez-pas-au-grisbi ou « Le cave se rebiffe »le-cave-se-rebiffe si un projet émanait des rangs de l’opposition.
Il fallait s’en douter ; même le « Titanic »titanic n’a pas résisté aux errances de son capitaine. Nous avons sombré, nous n’avons pas été à la hauteur des espoirs placés en nous, et je prends une petite part, aussi infime soit-elle, à ce désastre humain et politique (dans le sens noble du terme).
Chacun conviendra que Monsieur le Maire est le premier responsable de ce triste bilan. « Et maintenant, on va où ? »et-maintenant-on-va-ou ; Eh bien, c’est « Le premier jour du reste de ta vie »le-premier-jour-du-reste-de-ta-vie.
Note de l’auteur : Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n’est pas que pure coïncidence…